Friday, January 13, 2006

Genocide du Rwanda: demande d'extradition du pretre catholique rwandais Wenceslas Munyeshyaka


Le prêtre catholique rwandais, l'abbé Wenceslas Munyeshyaka, le 28 juin 1994 à Kigali

La justice rwandaise a demandé en décembre l'extradition d'un prêtre catholique rwandais, l'abbé Wenceslas Munyeshyaka, exilé en France et soupçonné de participation au génocide de 1994 au Rwanda, a-t-on appris jeudi 12 janvier 2006 de source officielle rwandaise.

Génocide au Rwanda: Kigali demande l'extradition d'un prêtre exilé en France

KIGALI (AFP) - 12/01/2006 10h40 - La justice rwandaise a demandé en décembre l'extradition d'un prêtre catholique rwandais, l'abbé Wenceslas Munyeshyaka, exilé en France et soupçonné de participation au génocide de 1994 au Rwanda, a-t-on appris jeudi de source officielle rwandaise.

Pendant le génocide, le prêtre, qui appartient à la communauté majoritaire hutue, était vicaire de la Sainte-Famille, une paroisse de la capitale Kigali où de nombreux Tutsis ont été tués en avril 1994.

"Nous avons lancé un mandat d'arrêt international contre lui en décembre (2005) pour qu'il soit extradé", a déclaré à l'AFP l'auditeur militaire général du Rwanda, le major Christophe Bizimungu, équivalent de procureur général au sein de la justice militaire rwandaise.

Il n'existe pas de traité d'extradition entre la France et le Rwanda, et, selon le parquet rwandais, la France n'a jamais extradé de personne recherchée par la justice rwandaise.

Le génocide de 1994 au Rwanda a fait, selon l'Onu, environ 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsie.

En cas d'extradition, le prêtre Munyeshyaka serait "jugé ici avec le général (rwandais Laurent) Munyakazi par le tribunal militaire", a ajouté le major Bizimungu.

Le général Munyakazi a été arrêté au Rwanda en septembre dernier, soupçonné de participation au génocide. Issu de l'ancienne armée rwandaise défaite en juillet 1994 et dont de nombreux éléments ont trempé dans le génocide, le général Munyakazi, un Hutu, avait rejoint la nouvelle armée nationale dans les mois qui ont suivi le génocide.

Il est notamment accusé d'avoir livré à des miliciens des Tutsis qui avaient trouvé refuge à la Sainte-Famille, alors qu'il était responsable de la sécurité à Kigali au sein de la gendarmerie.
"Munyeshyaka et Munyakazi ont collaboré de façon manifeste", a affirmé l'auditeur militaire, soulignant que "selon le code pénal rwandais, un civil accusé d'avoir commis un crime avec un militaire doit comparaître avec ce dernier devant une juridiction militaire".

Le procès du général Munyakazi devrait débuter "très prochainement", selon le major Bizimungu, qui n'a pas avancé de date.

Selon des témoignages de personnes qui s'étaient réfugiées dans l'église de la Sainte-Famille en avril 1994, l'abbé Munyeshyaka aurait aidé à la sélection de Tutsis à tuer. Il est aussi accusé d'avoir violé des femmes tutsies qui avaient cru trouver refuge auprès de lui.

Le rôle de l'Eglise, et notamment de l'Eglise catholique, dans le génocide de 1994 au Rwanda suscite de vives polémiques. Selon l'organisation non-gouvernementale African Rights, plus de Rwandais ont péri dans les paroisses (église et les bâtiments qui l'entourent) que partout ailleurs dans le pays.

Plusieurs hommes d'Eglise, tous rwandais, ont été poursuivis et jugés pour leur rôle présumé dans le génocide.

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