Sunday, January 15, 2006

Paul Rusesabagina -le «Schindler du Rwanda»- interpelle le Canada

Le jeudi 12 janvier 2006
L'HOMME QUI A INSPIRÉ LE FILM HÔTEL RWANDA CRAINT DE NOUVEAUX GÉNOCIDES

Paul Rusesabagina, le «Schindler du Rwanda», interpelle le Canada
Laura-Julie Perreault

Depuis que le film à succès Hôtel Rwanda a révélé au monde ses actes héroïques pendant le génocide du Rwanda, l'ancien gérant de l'hôtel des Mille Collines, Paul Rusesabagina, a fait le tour du monde 10 fois. Mais hier, à Montréal, il déplorait que ses appels à l'aide pour l'Afrique restent sans réponse. Notamment au Canada.
«Je ne suis pas satisfait. Le Canada pourrait faire beaucoup plus au Darfour et dans le nord de l'Ouganda», a dit hier celui qui a été surnommé le Schindler du Rwanda.
L'homme de 50 ans craint que le cauchemar qu'il a vécu il y a 11 ans se répète dans un autre pays d'Afrique si la communauté internationale continue à faire la sourde oreille.

Pendant le génocide du Rwanda de 1994, ce gérant d'hôtel hutu a réussi à sauver la vie à 1200 personnes -des Tutsis et des Hutus modérés- qu'il a hébergées dans l'établissement dont il avait la responsabilité. Pendant que 800000 Rwandais trouvaient la mort aux mains de groupes d'Hutus extrémistes et de civils enivrés par la folie meurtrière, Paul Rusesabagina a usé de tous les stratagèmes pour garder ses «invités» en vie. Pots-de-vin, ruses, appels à des politiciens européens: il n'a lésiné sur rien.
Il dit avoir gardé des liens forts avec ceux qu'il a arrachés à une mort atroce. «Certains d'entre eux sont aujourd'hui premier ministre, ministre», notait-il hier.
Des souvenirs qui hantent
Mais Paul Rusesabagina a gardé surtout de noirs souvenirs des 100 jours qu'a duré le génocide dans son pays. Il n'oubliera jamais le jour où les étrangers qui vivaient au Rwanda ont été évacués «avec leurs chats et leurs chiens» alors que les Rwandais étaient abandonnés à leur sort. Quelques jours plus tard, c'était au tour du général canadien Roméo Dallaire et de la minuscule force de l'ONU qu'il commandait d'abandonner la bataille. «Dallaire était un bon humanitaire à qui on n'a pas donné les moyens pour accomplir une tâche», a commenté hier Paul Rusesabagina. Les deux hommes sont restés en bons termes. Ils devaient d'ailleurs déjeuner ensemble cette semaine à Denver, au Colorado, mais un empêchement de dernière minute les a forcés à annuler leur rendez-vous.
Honneurs et exil
Depuis les jours lugubres de 1994, Paul Rusesabagina et sa famille se sont refait une vie en Belgique. L'ancien gérant est aujourd'hui à la tête d'une compagnie de transport. En plus d'avoir vu sa vie portée au grand écran, l'ancien gérant d'hôtel a été décoré à maintes reprises pour son exploit. Il dirige aussi une organisation qui vient en aide aux orphelins ainsi qu'aux femmes victimes d'agressions sexuelles au Rwanda et consacre beaucoup de son temps à parler de son Afrique natale à l'étranger. Hier, il faisait un arrêt à l'Université Concordia, à l'invitation de groupes étudiants.
Malheureusement, La Presse n'a pas pu assister au discours de M. Rusesabagina. Les organisateurs n'avaient réservé des places qu'à deux médias anglophones.
Cyberpresse - 12 jan 2006Depuis que le film à succès Hôtel Rwanda a révélé au monde ses actes héroïques pendant le génocide du Rwanda, l'ancien gérant de l'hôtel des Mille ...

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