Saturday, September 16, 2006

Le president ivoirien Laurent Gbagbo refuse d'aller à l'Onu

Je ne sais pas pourquoi, mais ces Ivoiriens me rappellent toujours les Rwandais, et Blaise Compaoré Yoweri Kaguta Museveni. Ils pensent sans doute qu'un Accord de Paix n'est qu'un chiffon de papier. Ils s'en repentiront.

JB

Le président ivoirien Laurent Gbagbo (g) et le numéro du gouvernement et chef de la rébellion des Forces nouvelles, Guillaume Soro, le 12 septembre 2006 à Abidjan

ABIDJAN (AFP) - 15/09/2006 07h59 - En pleine affaire des déchets toxiques d'Abidjan, le président ivoirien Laurent Gbagbo a repris l'offensive jeudi sur le processus de paix en annonçant son refus d'aller parler de l'avenir du processus de paix le 20 septembre au siège de l'Onu à New York.

Le président ivoirien a profité d'une "cérémonie d'allégeance des forces armées au chef de l'Etat" à Abidjan pour s'en prendre vivement à la communauté internationale, accusée d'avoir "échoué" à faire la paix. "Je n'irai pas à New York et n'y enverrai aucune délégation. Je ne veux pas cautionner la mascarade", a-t-il lancé devant des soldats et un état-major acquis à sa cause, à propos de cette réunion prévue en marge de l'assemblée générale de l'Onu.

Cette dernière doit y examiner les mesures à prendre pour débloquer le processus de paix ivoirien, ainsi que la question de la fin du mandat de M. Gbagbo, qu'elle a déjà prolongé d'un an en octobre 2005. Les décisions qu'elle y prendra seront entérinées en octobre par le conseil de sécurité.

M. Gbagbo a notamment pris pour cible le Groupe de travail international (GTI) sur la Côte d'Ivoire, qui comprend des représentants de la France, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de l'Union européenne, des Etats-Unis, de divers pays africains et organisations internationales et multilatérales. Vendredi dernier, le GTI a dressé un constat sévère des blocages du processus de paix, et réclamé pour en sortir le vote d'une nouvelle résolution de l'Onu qui "renforce de manière décisive les pouvoirs" du Premier ministre de transition Charles Konan Banny, chargé de mener le processus de paix.

Selon plusieurs diplomates, cette nouvelle résolution viserait ainsi à "neutraliser" le président Gbagbo, qu'ils accusent de bloquer le processus de paix pour conserver le pouvoir en usant de ses pouvoirs présidentiels. "Je n'irai pas pour protester contre la manière cavalière et impolie dont le GTI traite les histoires de mon pays. Le GTI est incapable de nous aider à désarmer les rebelles et à aller aux élections", a répondu M. Gbagbo. "Tout ce qui est élu les énerve, et eux, ils m'énervent", a ajouté M. Gbagbo, élu en 2000, à propos de la communauté internationale.

M. Gbagbo a indiqué qu'il souhaitait désormais régler la crise dans le cadre de l'Union africaine (UA). "Chaque fois que nous avons avancé, c'est parce que les Africains eux-mêmes ce sont occupés de la crise". "J'ai demandé à l'Union africaine de réunir son Conseil de paix et de sécurité, et là, je ferai des propositions pour un autre processus", a-t-il annoncé. M. Gbagbo a enfin averti: "Je ne suis pas têtu, mais je suis président de la République de mon pays. Tout dérapage de ma part entraînera des dangers pour des millions de personnes".

Son chef d'état-major, le général Philippe Mangou, a également dénoncé la "partialité maladive", la "cécité volontaire" et le "machiavélisme" de la communauté internationale, en assurant M. Gbagbo de son "indéfectible soutien". Le processus de paix ivoirien, encadré par les Nations unies et l'UA, vise notamment à réunifier le pays par des élections générales. Ces élections devaient au départ avoir lieu en octobre 2005, mais n'ont pas pu se tenir en raison des divisions d'un pays coupé en deux depuis la tentative de coup d'Etat de la rébellion des Forces nouvelles (FN) en septembre 2002.

En octobre 2005, l'ONU avait prolongé d'un an le mandat de M. Gbagbo, et prévu l'organisation d'élections avant la fin octobre 2006. Mais les désaccords persistants des protagonistes sur l'actualisation des listes électorales et sur le désarmement, ainsi que les affrontements réguliers de leurs partisans, ont rendu ce délai impossible à tenir. La réunion du 20 septembre à New York doit prendre acte de cet échec et étudier les mesures à prendre pour débloquer le processus de paix.
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