Friday, September 22, 2006

Reaction de Deogratias Mushayidi à l'interview d'Associated Press avec le Président Paul Kagame le 18/09/2006 à Londres.

Dans cette interview, le Président Kagame déclare sans détour que « les extrémistes Hutu accusés d’avoir conçu le génocide de 1994 avant de s’enfuir au Congo ne doivent s’attendre à aucune forme de pardon ».

Le Président qui faisait escale à Londres, sur la route qui le conduisait à New York où il devait participer à l’Assemblée générale des Nations Unies, a tenu à préciser sa pensée en ces termes : « Il n’y a pas de bases sur lesquelles envisager d’amnistier ces gens… ».

A première vue, rien à redire. Le propos présidentiel semble si clair, si limpide et tellement tranché. Mais rien n’est moins sûr.

En effet, Kagame ajoute paradoxalement qu’il ne s’oppose pas au principe d’une amnistie dans certains cas, rappelant que « d’autres suspects du génocide avaient reçu le pardon dans le cadre des efforts de réconciliation nationale ». Le Président insiste néanmoins sur le statut particulier qu’il semble conférer à une certaine catégorie de suspects : «Les groupes qui ont fui vers le Congo et comprenant dans leurs rangs des concepteurs et planificateurs du génocide n’ayant montré aucun regret doivent être traduits en justice ou alors militairement détruits ». On l’aura compris, Kagame reste dans l’âme ce maquisard impénitent qu’il fut durant la guerre.

Et si ça ne faisait que commencer ?

Aussi sèche et tranchée que puisse paraître la réponse du Président à la délicate question d’une amnistie au Rwanda, il conviendrait de placer cet épisode dans le contexte politique riche de rebondissements propres à cette Afrique des Grands Lacs et des méga massacres. Qu’on ne s’y trompe pas, l’épisode de Londres sera suivi de bien d’autres.

Si l’on n’envisage pas encore ouvertement d’amnistier des « génocidaires », on n’hésite plus, en revanche, à poser la question au Général Paul Kagame. Ce qui, en soi, constitue un développement significatif. Oser une question pareille au vainqueur devant lequel les grands de ce monde sont allés s’incliner pour demander pardon ! Lui, l’homme aux mille médailles dont certaines en récompense à une « bonne gouvernance » plus que contestable ! Lui le grand stratège qui, en 2003, a eu la « finesse » de libérer des milliers de « génocidaires repentis » juste avant une échéance électorale cruciale qui allait le plébisciter sur le score surréaliste de 95% !

Hantise d’une victoire militaire tronquée

Alors que le cycle des conflits armés tend à s’estomper dans la région des Grands Lacs désormais sous surveillance rapprochée de la Communauté internationale, notre Président ne renonce pas encore à voir ses « ennemis militairement détruits ». Il l’avait déjà affirmé dans une interview publiée dans Jeune Afrique L’intelligent du 20 au 26/02/2005 : « Si la nécessité nous oblige à intervenir de nouveau en RDC, vous verrez bien le résultat ».

Dans son interview avec AP, Kagame a réitéré son espoir de coopérer avec le futur Gouvernement de la RDC « contre les extrémistes Hutu » auxquels il n’envisage pas d’accorder une quelconque amnistie comme cela avait été le cas de la part des Autorités congolaises qui ont amnistié des groupes armés dans un ultime effort de pacification du pays.

Dans de telles conditions, le monde n’a qu’à bien se tenir. Aussitôt élu, le prochain Président de la RDC devrait, selon la logique de Kagame, croiser le fer avec une rébellion rwandaise solidement établie dans l’est de ce pays. Sûre de l’appui généreux de l’homme fort du Rwanda, l’armée congolaise devrait enfin réussir là où tout le monde a jusque-là échoué, Kagame y compris !

Sourde oreille ou cécité politique ?

Comment peut-on, encore aujourd’hui, continuer de croire à une solution militaire au conflit inter rwandais ? Comment arrive-t-on à se fermer les yeux et à se boucher les oreilles pour échapper aux influences inéluctables des évolutions politiques en cours au Burundi, en RDC et tout récemment en Ouganda ? Notre pays saurait-il encore en mesure d’imposer impunément la guerre dans la région ? L’armée et d’innombrables familles terriblement affectées par les aventures antérieures du régime FPR seraient-elles aujourd'hui disposées à récidiver ? Le peuple martyr du Rwanda qui a déjà payé un très lourd tribut à des guerres aux intérêts qui sont rarement les siens, suivrait-il le Président sur un chemin suicidaire ?

On l’aura bien compris, je m’insurge totalement contre la hantise et la folie guerrières du Président Kagame et de ses fidèles. J’en appelle dès lors à la conscience de mes compatriotes, hommes et femmes, encore intègres et courageux, au sein de la classe politique, de la société civile, des élites intellectuelles, des opérateurs économiques, des confessions religieuses, des médias et particulièrement de l’armée et des forces de sécurité, afin qu’ils agissent en vue de contrer tout acte susceptible de rallumer la mèche de la catastrophe qui menace. Il est en effet très urgent de signifier clairement au régime Kagame et à ses inconditionnels que la patience du peuple rwandais et des peuples voisins a des limites. Il s’agira désormais d’une priorité et d’un devoir civique et patriotique. Des millions de victimes au Rwanda et surtout en RDC, ça suffit. Cela ne peut plus laisser personne indifférent.

Kagame a déjà offert plus qu’une amnistie à des criminels présumés !

En matière d’éthique politique et de bonne gouvernance, Kagame se voulait inégalable lorsqu’il déclarait dans une interview de JAI du 14 au 20/10/2002 : « Lorsque je choisis un collaborateur, je regarde d’abord sa compétence et je m’informe, au besoin, sur ce qu’a été son comportement pendant le génocide ». Et le Président de renchérir : « Il va de soi que ceux qui portent une part de responsabilité dans ce drame ne peuvent travailler à mes côtés … ». N’est-ce pas plutôt édifiant ?

Mais qu’en est-il réellement dans les faits ? Combien de personnalités qui, tout en étant lourdement soupçonnées d’avoir trempé dans le génocide, ont travaillé ou travaillent toujours dans le sillage du Chef de l’Etat ? Combien de rescapés du génocide et de témoins divers ont été réduits au silence pour assurer l’impunité à certains « génocidaires » occasionnellement recyclés et réhabilités quand ils ne sont pas carrément canonisés par la volonté du Président de la République dans le cadre de sombres affaires politico-financiè res ?

Afin d’illustrer mon propos, je tiens à évoquer brièvement quelques exemples parmi tant d’autres, qui pourraient, pour autant que ce soit encore nécessaire, prouver combien le génocide des Tutsi est honteusement exploité par un régime particulièrement cynique à des fins politiciennes et affairistes :

- M. Rwigema Pierre Célestin, Ministre pendant 8 ans dont 5 comme Premier Ministre. Il aura fallu qu’il tombe en disgrâce pour aussitôt être accusé par son ex-Patron et protecteur de vulgaire « génocidaire » !

- Le parti MDR a été l’allié principal de Paul Kagame et du FPR pendant 9 ans au terme desquels il fut dissous dans un contexte électoraliste particulièrement mouvementé. Là aussi accusation de «divisionnisme» et d’«idéologie génocidaire » !

- Le Général Munyakazi Laurent, actuellement jugé par les Gacaca pour son rôle présumé dans le génocide !

- Le Général Gatsinzi Marcel, Ministre de la Défense , en passe d’être rattrapé par son passé après tant d’années de bons et loyaux services rendus à la Nation !

- M. Rucagu Boniface, Gouverneur de la Province dite du nord, placé sous protection spéciale de Paul Kagame !

- M. Mukezamfura Alfred, Président de la Chambre des Députés.

Ces deux derniers restent certes en fonction. Mais pour combien de temps encore ?

- Enfin la palme d’or revient naturellement au Général Rwarakabije. Paul comme son patron, l’homme fut le Commandant en chef de ces «génocidaires» que Kagame entend à tout prix détruire militairement ! En attendant, Paul Rwarakabije qui a gardé son grade reçu pendant le maquis, semble aujourd’hui «bien intégré» au sein des FRD(ex-APR) où il s’occupe de réconciliation ! Tout un symbole.

Pourtant il y a peu, répondant à François Soudan de JAI qui lui demandait pourquoi il persistait à traiter ses adversaires de «génocidaires», le Président Kagame affirmait sans la moindre hésitation : «Qu’en savez-vous ? Des enfants de génocidaires, élevés dans l’idéologie du génocide, sont potentiellement aussi dangereux que leurs parents. Surtout s’ils sont armés. En tout état de cause, nous avons un devoir de prévention à leur égard».

Mais alors, par quelle magie Paul Kagame a-t-il pu blanchir Paul Rwarakabije sans devoir le "détruire" ? Faudrait-il replonger le Rwanda et la région des Grands Lacs dans la guerre pour régler le problème posé par les combattants abandonnés par cet ancien Commandant rebelle?Réhabilitati on -canonisation ou amnistie, il faudra un jour choisir.

Par ailleurs, en rentrant au bercail dans des conditions plutôt rocambolesques, l’ancien Patron des forces rebelles dites tantôt « négatives » tantôt « génocidaires » était accompagné d’un bon contingent de soldats dont certains passent aujourd'hui pour de « précieux témoins » à charge de la France dans sa « petite guerre » contre le Rwanda, comme dirait un certain SMS.

Vers un « nouveau Rwanda » ?

Le Président Paul Kagame vient en tout cas d’être honoré en étant le premier Chef d’Etat africain à prendre la parole devant un Institut britannique très prestigieux( the Royal United Services Institute in London). Le Président y a évoqué notamment une "nouvelle Afrique" pleine de promesses selon lui, par opposition à l’ancienne. Il y a réaffirmé fortement sa confiance dans les nouvelles générations africaines. Il doit s’engager maintenant à joindre l’acte à la parole et sortir enfin de ses contradictions flagrantes dont celles mises en évidence dans ces quelques lignes. Rien ne sert en effet d’user du double langage car, tôt ou tard, il finit toujours par rattraper ses utilisateurs. Pourquoi crier au scandale quand on évoque la possibilité d’amnistier des « génocidaires » alors qu’on n’a pas hésité à en réhabiliter des milliers ? Il me semble peu crédible de menacer tout le monde de guerre alors qu’on se sent partout acculé au dialogue.

Le Général Kagame n’a eu de cesse de promettre à son peuple un «nouveau Rwanda». Il nous le faut ici et maintenant. Non pas le Rwanda des réflexes restaurateurs de «Kamarampaka», «Parmehutu », «Unar», « MRND » et autres qui ne font que retarder des changements nécessaires et indispensables dans notre pays. Non pas ce Rwanda propriété privée d’un homme, d’un clan, d’une junte ou monopole d’un parti en l’occurrence le FPR. Mais le Rwanda terre des hommes et des femmes à nouveau réunis par des liens de fraternité. Le Rwanda terre partagée, terre accueillante pour tous ses enfants qui aspirent tous à vivre et à vivre libre.

En vue de faire éclore un tel Rwanda que nous appelons tous de nos vœux, Paul Kagame serait-il encore aujourd’hui l’homme providentiel? La question reste ouverte. Mais tant qu’il est toujours en fonction et avant qu'il ne soit trop tard, autant le persuader par tous les moyens, si il en a le courage politique nécessaire, d’ouvrir le dialogue avec son peuple.

Pour ma part, je reste absolument convaincu que le Rwanda aurait tout à gagner à s’inspirer de l’expérience en cours chez son voisin du nord où, le Président Yoweri Kaguta Museveni vient de prendre la louable initiative de conclure la paix des braves avec son pire « ennemi », la LRA de Joseph Kony.

Je vais tenter encore une fois un conseil au Président Paul Kagame qui, à mon avis, doit renoncer à l’instrumentalisatio n du génocide. Dans le même ordre d’idées, il devrait renoncer à se servir des « génocidaires » comme d’un paravent destiné à le protéger de la démocratie et à diaboliser ses opposants politiques. Il y a pourtant des hommes et des femmes, démocrates responsables et déterminés, qui lui tendent la main en vue d’un dialogue de toute manière incontournable. A lui de décider d'accepter cette main ou de gâcher une telle chance et de finir, dans ce cas, comme certains de ses prédécesseurs.

Il n’y a pas d’alternative au dialogue politique et social si l'on tient à ce que le Rwanda puisse demain pointer au grand rendez-vous de cette « nouvelle Afrique » tant vantée par le Président.

Déogratias Mushayidi

20.09.2006

Rwandan president Paul Kagame says no forgiveness for Hutu extremists in Congo


AP - Sun Sep 17, 4:23 PM ET
Rwandan President Paul Kagame speaks during an interview with the Associated Press in central London Sunday Sept. 17, 2006. Hutu extremists accused of masterminding the Rwandan genocide and then fleeing to Congo cannot expect forgiveness, Rwanda's president Kagame, who led the Tutsi rebels who ended the genocide in Rwanda in 1994, said in an interview Sunday.


The Associated Press
Published: September 18, 2006


LONDON Hutu extremists accused of masterminding the Rwandan genocide and then fleeing to Congo cannot expect forgiveness, Rwanda's president said in an interview.

Rwandan President Paul Kagame also offered advice to Congo's next president, expected to emerge from an Oct. 29 run-off. Kagame said the run-off's loser should be invited into the government to ensure peace after years of war in that country.

Rwandan Hutu extremists, including members of Rwanda's former army and extremist Hutu militias, known as the Interahamwe, have been accused of fomenting instability in eastern Congo for years. They remain entrenched in eastern Congo despite a U.N.-led campaign before the recent first round of voting in Congo to quell the threat they pose.

Kagame, who led the Tutsi rebels who ended the genocide in Rwanda in 1994, said he would work with the new Congolese government against the Hutu extremists, but he said he could not envision offering them amnesty, as the Congolese have done for some of their own rebel groups as a strategy to ensure peace.

"There are no grounds whatsoever to say these people ... should be given any amnesty," Kagame said on Sunday in an interview with The Associated Press during a stop in London on his way to New York for the U.N. General Assembly meeting.

He said he did not opposed amnesty in all cases, noting other genocide suspects had been forgiven as part of his country's justice and reconciliation efforts. But he said the groups who fled to Congo included masterminds of the genocide who had shown no remorse, so they must be either brought to justice or militarily defeated.

Rwanda's 100-day genocide in 1994 — in which more than 500,000 people, mainly Tutsis and moderate Hutus, were slaughtered — ended when Tutsi-led rebels under Kagame ousted the hard-liners.

Rwanda has invaded Congo twice since 1996 with the stated aim of hunting down the Hutu extremists who fled there. Rwanda's second invasion, in 1998, launched Africa into a war that drew in the armies of six nations, split Western Europe-sized Congo, and caused the deaths of an estimated 3.2 million people in east Congo, primarily through famine and disease.

Kagame has at times struggled to balance democratic values against the need to maintain order and prevent Rwanda backsliding into war. But he also has been credited with keeping his restive country stable and relatively peaceful. That record gives him a certain authority when discussing prospects for peace in his volatile region.

In Congo, both run-off presidential candidates lead personal militia that clashed after no one won a majority in the first round, underscoring the possibility Congo could plunge back into widespread violence and chaos — perhaps again taking neighbors like Rwanda with it.

Kagame counseled whoever won to "involve those on the losing side" in forming a government and building political institutions.

"Nobody wants to win the election and wind up losing the peace," Kagame said.

The government of national unity Kagame's Rwandan Patriotic Front formed and dominated after stopping the genocide was at first nominally headed by a Hutu, with Kagame as vice president and minister of defense. Kagame later took over as president, though not at first by popular vote.

Kagame then won 95 percent of the vote in 2003 in Rwanda's first multiparty presidential elections since independence from Belgium in 1962. His term expires in 2010 and he is constitutionally allowed to seek just one more.

In the interview, Kagame refused to say whether he would run again. But he did say he would respect the constitutional term limit. Several African leaders, including Kagame's one-time mentor in neighboring Uganda, have in recent years pushed to topple such restrictions, which were meant to keep would-be dictators from cementing holds on power.

Kagame, famous for his soldierly discipline, was composed during the interview. But he revealed emotion at one point, on the subject of the discipline he expects others to maintain.

Rwandans have succeeded in rebuilding their nation because they took responsibility for the violence and for devising processes for coping with its aftermath, said Kagame, who has long accused the international community of doing too little to stop the genocide. He also has said international justice for genocide suspects is flawed, and in the interview said he believed the Rwandan legal system was ready to take over from the U.N.'s International Criminal Tribunal for Rwanda.

Rwandans "have to fully take possession. They must own these processes," he said, with an uncharacteristic stress on "own."

"People have to own up and take responsibility, work hard, and analyze what the problems are and find solutions and not wait for anybody to come and deal with their problems," he said. "Because they never come, in any case."

During an appearance in London Monday, Kagame repeated calls for African self-sufficiency. But in comments at the Royal United Services Institute in London, Kagame also identified one problem he said needed wider attention: the conflict in Darfur. Kagame has contributed troops to an undermanned, underfunded African Union peacekeeping force in the western region of Sudan. The AU and the United Nations have called for the U.N. to take over the force, but Sudan is opposed.

"Why should anybody have a problem with having the international community deal with the problems in Darfur?" Kagame said.

He also said African governments need to speak with one voice on international affairs, or risk being left on the sidelines as China and other countries compete to strip the continent of its natural resources.

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Associated Press Writer Raphael Satter in London contributed to this story.
International Herald Tribune, France - 18 Sep 2006Rwandan President Paul Kagame also offered advice to Congo's next president, expected to emerge from an Oct. 29 run-off. Kagame ...
North County Times, CA - 18 Sep 2006LONDON (AP) -- Hutu extremists accused of masterminding the Rwandan genocide and then ... Rwandan President Paul Kagame, who led the Tutsi rebels who ended the ...
Guardian Unlimited, UK - 17 Sep 2006LONDON (AP) - Hutu extremists accused of masterminding the Rwandan genocide and then fleeing to ... Paul Kagame, who led the Tutsi rebels who ended the genocide in ...

Saturday, September 16, 2006

Le president ivoirien Laurent Gbagbo refuse d'aller à l'Onu

Je ne sais pas pourquoi, mais ces Ivoiriens me rappellent toujours les Rwandais, et Blaise Compaoré Yoweri Kaguta Museveni. Ils pensent sans doute qu'un Accord de Paix n'est qu'un chiffon de papier. Ils s'en repentiront.

JB

Le président ivoirien Laurent Gbagbo (g) et le numéro du gouvernement et chef de la rébellion des Forces nouvelles, Guillaume Soro, le 12 septembre 2006 à Abidjan

ABIDJAN (AFP) - 15/09/2006 07h59 - En pleine affaire des déchets toxiques d'Abidjan, le président ivoirien Laurent Gbagbo a repris l'offensive jeudi sur le processus de paix en annonçant son refus d'aller parler de l'avenir du processus de paix le 20 septembre au siège de l'Onu à New York.

Le président ivoirien a profité d'une "cérémonie d'allégeance des forces armées au chef de l'Etat" à Abidjan pour s'en prendre vivement à la communauté internationale, accusée d'avoir "échoué" à faire la paix. "Je n'irai pas à New York et n'y enverrai aucune délégation. Je ne veux pas cautionner la mascarade", a-t-il lancé devant des soldats et un état-major acquis à sa cause, à propos de cette réunion prévue en marge de l'assemblée générale de l'Onu.

Cette dernière doit y examiner les mesures à prendre pour débloquer le processus de paix ivoirien, ainsi que la question de la fin du mandat de M. Gbagbo, qu'elle a déjà prolongé d'un an en octobre 2005. Les décisions qu'elle y prendra seront entérinées en octobre par le conseil de sécurité.

M. Gbagbo a notamment pris pour cible le Groupe de travail international (GTI) sur la Côte d'Ivoire, qui comprend des représentants de la France, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de l'Union européenne, des Etats-Unis, de divers pays africains et organisations internationales et multilatérales. Vendredi dernier, le GTI a dressé un constat sévère des blocages du processus de paix, et réclamé pour en sortir le vote d'une nouvelle résolution de l'Onu qui "renforce de manière décisive les pouvoirs" du Premier ministre de transition Charles Konan Banny, chargé de mener le processus de paix.

Selon plusieurs diplomates, cette nouvelle résolution viserait ainsi à "neutraliser" le président Gbagbo, qu'ils accusent de bloquer le processus de paix pour conserver le pouvoir en usant de ses pouvoirs présidentiels. "Je n'irai pas pour protester contre la manière cavalière et impolie dont le GTI traite les histoires de mon pays. Le GTI est incapable de nous aider à désarmer les rebelles et à aller aux élections", a répondu M. Gbagbo. "Tout ce qui est élu les énerve, et eux, ils m'énervent", a ajouté M. Gbagbo, élu en 2000, à propos de la communauté internationale.

M. Gbagbo a indiqué qu'il souhaitait désormais régler la crise dans le cadre de l'Union africaine (UA). "Chaque fois que nous avons avancé, c'est parce que les Africains eux-mêmes ce sont occupés de la crise". "J'ai demandé à l'Union africaine de réunir son Conseil de paix et de sécurité, et là, je ferai des propositions pour un autre processus", a-t-il annoncé. M. Gbagbo a enfin averti: "Je ne suis pas têtu, mais je suis président de la République de mon pays. Tout dérapage de ma part entraînera des dangers pour des millions de personnes".

Son chef d'état-major, le général Philippe Mangou, a également dénoncé la "partialité maladive", la "cécité volontaire" et le "machiavélisme" de la communauté internationale, en assurant M. Gbagbo de son "indéfectible soutien". Le processus de paix ivoirien, encadré par les Nations unies et l'UA, vise notamment à réunifier le pays par des élections générales. Ces élections devaient au départ avoir lieu en octobre 2005, mais n'ont pas pu se tenir en raison des divisions d'un pays coupé en deux depuis la tentative de coup d'Etat de la rébellion des Forces nouvelles (FN) en septembre 2002.

En octobre 2005, l'ONU avait prolongé d'un an le mandat de M. Gbagbo, et prévu l'organisation d'élections avant la fin octobre 2006. Mais les désaccords persistants des protagonistes sur l'actualisation des listes électorales et sur le désarmement, ainsi que les affrontements réguliers de leurs partisans, ont rendu ce délai impossible à tenir. La réunion du 20 septembre à New York doit prendre acte de cet échec et étudier les mesures à prendre pour débloquer le processus de paix.
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« Mbwire gito canje, gito c'uwundi cumvireho» ("Conseils à mon sot, de sorte que le sot d'autrui en profite", Paul MIREREKANO, janvier 1961).
"The greatest thing in this world," said U.S. Supreme Court Justice Oliver Wendell Holmes, Jr., "is not so much where we are, but in what direction we are moving."
"It is not truth that makes man great; but man that makes truth great." (Confucius) _

Friday, September 15, 2006

Affaire Bernard Ntuyahaga (Communiqué de presse par Me Luc De Temmerman)

Le Colonel Léonidas RUSATIRA mis en cause par Maître Luc de Temmerman


Netters,

A en croire Maître Luc DE TEMMERMAN, l'avocat de Bernard Ntuyahaga, le Premier Ministre rwandais, madame Agathe Uwilingiyimana, aurait été assassinée le 7 avril 1994 "après 11 h et, selon des témoignages à Arusha, par des recrues de la E.S.M, sous la responsabilité du Général Léonidas Rusatira".

Le mal rwandais, c'est l'imposture.

Si ce que dit Maître Luc de Temmerman est vrai, ce sera la confirmation (s'il en fallait encore) que le Colonel Léonidas Rusatira est, par son imposture, l'incarnation même du mal rwandais.

Si par contre, le propos de Maître Luc de Temmerman s'avérait être mensonger, alors il n' y aurait pas dans cette affaire qu'un imposteur (le Colonel Léonidas Rusatira, champion toutes catégories en la matière), mais bien deux. Ce n'est pas parce que l'arrosé est un imposteur de notoriété publique que l'arroseur ne peut pas en être un.


JB
-- « Mbwire gito canje, gito c'uwundi cumvireho» ("Conseils à mon sot, de sorte que le sot d'autrui en profite", Paul MIREREKANO, janvier 1961).
"The greatest thing in this world," said U.S. Supreme Court Justice Oliver Wendell Holmes, Jr., "is not so much where we are, but in what direction we are moving."
"It is not truth that makes man great; but man that makes truth great." (Confucius) _



----- Original Message -----
From: SHEMA
To: http://groups.yahoo.com/group/Umusoto/post?postID=09v5gfEQcxQyXreejrSuGZ1BgyvUrxJMmXxoXrx_-mjYcHn1rKp80WIs5_9M4dtTYCEk6BFEL4Hn7Cz34SbmR3fZ84n_12Zl6pWgheI ; AJIIR ; GREAT-LAKES ; UMUSOTO ; http://groups.yahoo.com/group/Umusoto/post?postID=oWt9KrubIv5v2sNWoKOEHwSF7AuONDC9KIF_958-N7nX_oZCviatsBEddlMRZ--3O1AxRXuIC8MPPAkl37BoIUbN_l0 ; RWANDANET ; ikaze
Sent: Friday, September 15, 2006 10:37 PM
Subject: *DHR* Affaire Bernard Ntuyahaga (Communiqué de presse par Me Luc De Temmerman)

Bruxelles, septembre 2006


'COMMUNIQUE DE PRESSE-BERNARD NTUYAHAGA

APPEL A TEMOINS


Comme avocat "pro deo" de Bernard Ntuyahaga, et conformément au droit que me confie l'article 57 § 4 du Code d'Instruction Criminelle, il est de mon devoir d'informer la population belge et européenne, et en particulier la communauté Rwandaise en exil de la situation exacte du dossier, très médiatisé au profit du Procureur fédéral, et de laisser connaître le point de vue de mon client, qui devra se justifier devant la Cour d'Assises du Brabant pour l'assassinat des 10 casques bleus , de la mort du Premier Ministre, de quelques personnes assassinées à Kigali dans les premiers jours après l'attentat et un nombre de personnes non identifiées dans les villes de Kigali et Butare entre le 7 avril et le 17 juillet 1994, tout cela dans le cadre de la loi belge sur les crimes humanitaires.

Un dossier de 51.000 pages a été constitué depuis la désignation de Monsieur D.VANDERMEERSCH en mars 1995 comme juge d'instruction, qui a d'ailleurs émis un mandat d'arrêt international par défaut contre mon client en juillet 1995.(fameux dossier 57/95).

Ma tâche est immense et n'est pas réalisable sans le concours des personnes de bonne foi et courageux qui peuvent m'aider à expliquer à un jury populaire les évènements dramatiques qui se sont passés au Rwanda depuis le 1 octobre 1990, devenus des massacres à grande échelles après l'attentat du 6 avril 1994 et , surtout, à partir du retrait des troupes étrangères du Rwanda, en particulier les soldats belges, faisant partie de la MINUAR, organisation des Nations Unies, et présent pour assurer la paix au Rwanda dans le cadre des Accords d'Arusha.

Depuis mon premier contact avec Bernard NTUYAHAGA à Lusaka en 1995, j'ai participé activement à la constitution de ce dossier, et tous les documents utiles à une défense concrète contre les fausses accusations contre mon client se trouvent dans le dossier et feront l'objet d'un débat contradictoire devant un jury, que la loi belge m'oblige à considérer comme indépendante.

Il m'appartient d'ailleurs de convaincre ce jury de l'innocence de mon client, qui se trouve en prison depuis 8 ans pour avoir eu le courage de se présenter volontairement comme témoin à Arusha, après avoir constaté l'enlèvement par le FPR à Lusaka du Ministre de la Justice Rwandaise dans le gouvernement de transition Agnès NTAMABYARIRO. Celle-ci est apparue il y a quelques jours à Arusha comme témoin à décharge d'un accusé hutu, et a demandé vainement l'asile politique en Tanzanie suite aux souffrances et tortures subies dans les prisons du Rwanda.

Le Juge d'instruction Belge est légalement obligé de faire une instruction à charge et à décharge des accusations qui pèsent contre un individu. Il a fait les premiers 50 % de son travail avec conviction. Il est nommé Avocat général à la Cour de Cassation fin 2005.

Devant le TPIR à Arusha le Procureur instruit uniquement à charge même s'il est tenu statutairement de rechercher la vérité lors des évènements du 1 janvier au 31 décembre 1994 au Rwanda et pays voisins, de poursuivre les responsables et de contribuer à une justice équitable. Il choisit ses accusés en « toute indépendance ». La loi belge est différente.

Une expérience personnelle malheureuse devant ce Tribunal Pénal International du Rwanda, pour la défense du premier accusé, due à la mauvaise foi d'une co-conseil, m'a néanmoins permis de constater la manière de travailler et de connaître la vision du Procureur et magistrats de la Première Chambre dudit Tribunal.

Une défense individuelle, avec des chances de succès, contre une « usine juridique » qu'est un Tribunal Pénal International, financé par l'ONU pour condamner les perdants de la guerre au Rwanda, n'était pas envisageable.

9 avocats s'étaient engagés à Nairobi solidairement avec moi en face d'une association de réfugiés, le RDR, à faire connaître la réalité du drame Rwandais, et en particulier

a) la responsabilité de KAGAME et le FPR /APR dans les massacres interethniques, provoqués uniquement par son attentat sur l'avion présidentiel du Rwanda le 6 avril 1994 à 20, 22 h à l'aéroport KAYBANDA à Kigali sous le contrôle des forces militaires de la MINUAR, chargés d'assurer la paix au Rwanda et

b) l'absence dans les structures politiques, militaires ou économique de l'état Rwandais d'une planification ou intention quelconque de commettre un « génocide » sur le peuple tutsi.

L'individualisme des avocats n'a pas permis de suivre cette voie, et j'aurai dû le savoir.

Pour le dossier « Belge » lors de l'arrestation illégale de Bernard NTUYAHAGA à Dar-es-Salaam à la demande de la Belgique, mon intervention devant le Kisutu-Court pour éviter une extradition vers le Rwanda, j'avais décidé avec mon client de suivre la même ligne de défense, qui est d'ailleurs la seule valable pour les hommes de bonne foi.

Les personnes qui estiment qu'elles ont participé à des massacres, qualifiés par eux de génocide contre le peuple tutsi du Rwanda, doivent plaider coupable et le tribunal doit leur donner une sanction appropriée, qui pour moi ne peut être que la prison à vie. Personne a le droit de commettre ou de participer activement à un « génocide » sur un peuple innocent.

Leur plaidoirie de culpabilité ne peut néanmoins pas engager les personnes de bonne foi qui n'ont nullement dans l'exercice de leur fonction connu un plan ou intention de génocide sur le peuple Tutsi, mais qui ont participé à une défense militaire et civile, peut-être pas toujours selon les règles de l'art, dans un pays en guerre depuis 4 ans et victime d'un assassinat monstrueux de son Président, chef d'Etat-Major et autres, contre une agression militaire, soutenue par des pays étrangers, orchestrée par KAGAME et le FPR/APR sous le contrôle et les yeux de la communauté internationale, présente sur les lieux et représentée par la MINUAR, composée sur le plan opérationnel essentiellement de soldats belges.

Le dossier constitué contient tous ses éléments, documents, preuves, témoignages de réfugiés etc. et il est donc une solide base pour un « procès de la vérité sur le Rwanda ».sauf si on m'empêche de parler ou de convoquer mes témoins en toute indépendance.

J'ai du attendre fin mars 2006 pour obtenir une copie de ce dossier intégral et je l'ai donc lu, relu et analysé pendant 6 mois au détriment de la gestion de mon cabinet. Aujourd'hui il n'y a plus de doute quant au déroulement des évènements et Bernard NTUYAHAGA était totalement par hasard au mauvais endroit au mauvais moment le 7 avril 1994 vers 9 h du matin.

Le juge d'instruction VANDERMEERSCH, pourtant informé depuis le début du point de vue de Bernard NTUYAHAGA, le point de vue des militaires et des politiciens rwandais de bonne foi, a uniquement mené une enquête à charge et a délibérément fait obstruction à la manifestation de la vérité. Même une demande de reconstitution, introduite dans les formes prévues par la loi belge et un recours devant la Chambre de mises en Accusation, a été refusé étant trop difficile à réaliser et selon le parquet pas nécessaire pour la manifestation de la vérité.

Pourtant comment expliquer :

1. qu'un militaire de carrière originaire du sud, présent à Kigali depuis seulement fin janvier 1994 dans un service logistique, et sans soldats sous ses ordres, peut contraindre 15 para-commando's, dont 10 Belges à rentrer dans une camionnette Toyota HIACE, quand on sait en plus qu'un des Belges possède encore un revolver lors de ce trajet.

2. que ce militaire rwandais dépose les 15 soldats de la MINUAR devant un poste de leur unité, à leur demande, et qu'il retourne immédiatement à son bureau à l'Etat Major faisant partie du Camp de Kigali. Comment peut-il être responsable de leur mort, commis par des handicapés de guerre et des soldats rwandais présents dans le camp.

3. que ce militaire rwandais qui ne fait partie d'aucun parti politique, aurait fait assassiner le Premier Ministre Rwandais, qui est de la même région que lui, assassinat qui a eu lieu le même jour après 11 h et selon des témoignages à Arusha par des recrues de la E.S.M, sous la responsabilité du Général Rusatira.

4. que ce même militaire rwandais, cantonné dans l'Etat Major 24/24 h et dormant dans son bureau, aurait pu assassiner ses voisins, en faisant la fête, alors que dans sa maison se trouvaient uniquement son épouse, sa fille de 12 ans et un domestique, et que nous avons découvert qu'il s'agit d'un montage de témoignages mis en place par un ex-patrié belge, travaillant à l'ambassade Belge, en collaboration avec A. NKUBITO, Ministre de la Justice dans le premier gouvernement après la victoire de KAGAME. Il était responsable de l'accueil de VANDERMEERSCH lors de ses commissions rogatoires au Rwanda en 1995 et avait connaissance de son dossier..

5. que ce militaire rwandais aurait fait tuer des tutsi à Kigali et Butare pendant la guerre d'avril à juillet 1994, n'ayant pas de soldats à sa disposition et n'étant mentionné dans aucun rapport ou témoignage comme un INTERHAMWE ou militaire ordonnant des assassinats.

Alors que :

1. j'ai fait parvenir tous les éléments à Monsieur VANDERMEERSCH, et cela depuis sa désignation, que KAGAME était le seul présumé responsable de l'attentat du 6 avril 1994, et donc également le responsable des massacres au Rwanda depuis cette date , y compris l'assassinat des casques bleus ayant été désignés erronément comme les auteurs de l'attentat par les handicapés de guerre et soldats présents dans le camp de Kigali le matin du 7 avril.. Cette information a été complétée avec les différents témoignages des autres accusateurs, dont Ruzibiza, qui désignait son chef Kagame et FPR/APR comme organisateur de l'attentat en précisant même l'identité des auteurs.

2. j'ai même déposé plainte avec constitution de partie civile contre P. KAGAME au nom de B.NTUYAHAGA en temps utile, vu ces nouvelles pièces, pour obliger le juge VANDERMEERSCH d'agir. Il n'a rien fait de concret pendant plus de 3 ans et P. Kagame a profité de l'adaptation de la loi de 1993 sur la compétence universelle pour échapper à toute poursuite en Belgique.

3. Le juge VANDERMEERSCH est informé et confronté depuis octobre 1998 de l'existence d'une « mission D » qualifiée injustement par la Commission Parlementaire du Rwanda comme une« mission touristique » comme étant une escorte de 495 km avec un convoi FPR. Les enquêteurs du juge, après « un examen approfondi » arrivent à la qualifier comme une deuxième escorte KIGALI-MULINDI, ce qui est totalement exclu et même ridicule pour les gens qui connaissent le territoire du Rwanda.

4. Le Juge VANDERMEERSCH constate avec cette dénonciation, faite au nom des familles des paras, que des MORTIERS (comme LOTIN et C°) n'auraient pas été entendu par l'auditorat militaire. Il n'en fait rien , comme il a également du constater que des PV ont été retirés du dossier et remplacés par des PV DE SYNTHESE qui datent de 2 mois plus tard. Est-il alors interdit d'imaginer que le juge est aux services des intérêts de l'Etat Belge, et qu'il refuse d'exercer son rôle de juge indépendant ?

4. le « cahier de veille » de la 12e Cie, qui contrôlait militairement à Kigali au moment des faits l'aéroport et ses environs, et dont un membre enregistrait les communications radio, a été brulé sur ordre 2 jours avant le départ des casques bleus du Rwanda. Le journal KIBAT est donc par définition un faux. Personne n'a fait une remarque ou investigation sur cette destruction volontaire de preuves.

5. Le Lieutenant LOTIN possédait un appareil MOTOROLLA, connecté à un réseau parallèle dans KIBAT qui lui permettait de communiquer sur la totalité du territoire rwandais. Qu'il avait cet appareil avec lui le soir de l'attentat, après avoir quitté son cantonnement, et donc également lors de sa présence chez le Premier Ministre.

6. les soldats belges, lors de leur arrivée chez le Premier Ministre étaient soupçonnés par les gendarmes et soldats rwandais présents de venir la tuer. Personne n'a jamais clarifié la situation.

7. Le capitaine Togolais, présent dans le bureau MINUAR au camp de Kigali et les soldats Ghanéens mentent manifestement lors de leurs déclarations devant la commission DOUNKOV. Le premier prétend que NTUYAHAGA était accompagné dans la camionnette de 2 soldats FAR armés en plus du chauffeur. Les Ghanéens sont formels : Bernard est accompagné uniquement par un chauffeur. Il n'est pas difficile de savoir qui ment et pourquoi. Le juge ne confronte même pas ces témoins avec leurs mensonges lors de la commission rogatoire au Togo et le Ghana.

8. Le général DALLAIRE et le militaire Belge MAGGEN sont les plus grands menteurs. (même la commission parlementaire l'a remarqué) En permanence ils ont été au courant de l'évolution de la situation des casques bleus au camp de Kigali par Motorolla et « de visu. » Ils n'ont pris aucune initiative pour aider les soldats belges, même pas en avertissant les responsables militaires avec qui ils étaient en réunion. Les officiers rwandais, repris dans le dossier répressif et présents sur les lieux, ont fait leur possible, y compris Bernard NTUYAHAGA comme il ressort de la première déclaration du Capitaine Togolais, « oublié » dans le dossier ultérieurement. Même BAGOSORA s'est inquiété de leur situation et a constaté les dégâts vers 13 h et l'impossibilité d'intervenir comme individu.

Le procès, et donc le débat public aura lieu selon le Parquet en mars 2007 devant une Cour d'assises avec un jury populaire. J'ai des doutes.

Tenant compte de l'implication directe de l'actuel Premier Ministre Belge dans l'enquête judiciaire et autre, en particulier en tant que Vice Président de la Commission Parlementaire sur le Rwanda, très actif d'ailleurs, ce procès n'aura pas lieu avant les élections fédérales d'avril 2007, sachant très bien qu'il sera un des premiers témoins à venir expliquer la manipulation, et que nous devons également constater que le cabinet d'avocats de l'époux de l'actuel Ministre de la Justice défend l'Etat Belge et les familles des paras en même temps.

Bernard NTUYAHAGA compte néanmoins sur la contribution de la communauté rwandaise en exil pour préparer son procès de la vérité. Cela contribuera à montrer leurs souffrances et l'injustice dont ils sont victimes pour des motifs de « géopolitique » des grands de ce monde.

Etant l'avocat des certaines victimes des actes criminelles de KAGAME et son FPR, ayant été qualifié comme « avocat génocidaire » et même « avocat révisionniste », juste pour avoir réclamé avec force, au nom de mes clients, une réponse à la question que le monde entier se pose : « Qui a fait abattre l'avion Présidentiel à Kigali le 6 avril 1994 à 20,22 h », j'ai subi personnellement les conséquences graves de la qualification « génocidaire » dans la vie de tous les jours.

En effet, le Bâtonnier de l'Ordre Néerlandais d'il y a quelques années, a estimé, sans demander mon avis, que les familles des personnes, victime de l'attentat du 6 avril 1994, n'avaient pas droit en tant que « Génocidaire » à l'indemnité qui leur était due contractuellement par une compagnie Anglaise, nonobstant un engagement écrit du plus grand avocat Belge, J.P. DEBANDT, conseil de la partie adverse, accepté d'ailleurs par moi-même pour cette qualification, de verser cette somme directement à mon compte sans intermédiaire de la compagnie nationale du Rwanda, et donc KAGAME , faute de quoi l'argent devait rester en Angleterre. Il est vrais que JP DEBANDT n'avait pas informé correctement le Bâtonnier.

Ayant choisi la confrontation juridique au lieu de la corruption, j'invite tous les Rwandais, Belges et Européens, présents à Kigali à une certaine époque entre le 1.10.1990 et le 17.07.1994 de se manifester comme témoin dans ce dossier au profit de la vérité, en donc au profit de mon client, qui est accusé de faits et crimes dont il n'a même aucune connaissance.

J'ai fait une adresse e-mail spécial pour ce dossier « http://groups.yahoo.com/group/Umusoto/post?postID=SXasPlAaMuL8L7CtUE7ThAu1gHeJdA0WRjSyVE5FzCTRmIJN-PWGQXdsHFdZh2r8_VV5wS566GxoFwF9xlTN » et toutes les témoignages seront traités avec discrétion et confidentialité, dans le respect des lois belges mais avec l'objectif de voir manifester devant un tribunal la vérité, rien que la vérité.

Merci d'avance au nom de Bernard NTUYAHAGA, qui isolé en prison doit pouvoir compter sur votre solidarité et votre courage.

Luc DE TEMMERMAN
-- « Mbwire gito canje, gito c'uwundi cumvireho» ("Conseils à mon sot, de sorte que le sot d'autrui en profite", Paul MIREREKANO, janvier 1961).
"The greatest thing in this world," said U.S. Supreme Court Justice Oliver Wendell Holmes, Jr., "is not so much where we are, but in what direction we are moving."
"It is not truth that makes man great; but man that makes truth great." (Confucius)