Mission de paix au Darfour : il faut aller au-delà de l'affaire Karenzi Karake.
Déogratias Mushayidi du Partenariat INTWARI
Partenariat- Intwari
IntwariPartnership
CNA-Ubumwe FDLR-CMC PDN
COMMUNIQUE DE PRESSE
Mission de paix au Darfour : il faut aller au-delà de l'affaire Karenzi Karake.
La désignation du général rwandais Karenzi Karake comme chef adjoint de la mission de l’ONU au Darfour semble avoir provoqué un mini scandale dont se sont rapidement emparé les médias.
En confirmant l’officier rwandais à un poste aussi stratégique, l’Union Africaine est en effet tombée dans un piège dont elle aura beaucoup de mal à se relever. A moins qu'elle ne s'en tienne à répéter ses erreurs en réitérant le simulacre de groupe d'observateurs militaires neutres(GOMN) qui avait été mis en place au Rwanda, par le Président Museveni et Dr Ahmed Salim à l’époque Secrétaire Général de l’OUA et où 90% des éléments militaires composant ledit groupe étaient complices de l’une des parties belligérantes, le FPR en l’occurrence.
Mais le véritable scandale est à chercher à des échelons de décision encore beaucoup plus importants, notamment au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU.
A cet égard et en attendant de faire de plus amples révélations, le Partenariat- Intwari tient à déclarer ce qui suit en vue d'informer l’opinion tant nationale que internationale :
1. Pour mieux en saisir les paramètres et en cerner tous les contours, il conviendrait de placer le conflit du Darfour dans un contexte plus large, celui de la fameuse "guerre de libération régionale" si chère aux non moins fameux "nouveaux leaders africains" soutenus par les Etats-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni au nombre desquels il faut notamment compter les Présidents Yoweri Kaguta Museveni de l’Ouganda et Paul Kagame du Rwanda.
2. Déclenchée par la guérilla victorieuse de la NRA de Museveni en Ouganda contre Milton Obote de 1981 à 1986, cette "guerre de libération régionale" qui a connu son premier succès avec l'accès au pouvoir en 1986 du " Hitler africain " Museveni en référence à son discours du 04/04/1997, devait se poursuivre au Rwanda avec l’offensive tragique du Front patriotique rwandais de Paul Kagame de 1990 à 1994, s’étendre ensuite en République démocratique du Congo et au Burundi tout en intégrant la Tanzanie , le Kenya, la Somalie , l’Ethiopie, l’Erythrée et le Soudan. Il s’agit en fait d’un plan de renaissance de la Grande Afrique de l’Est composée de ces dix pays d’Afrique susmentionnés.
3. Les ambitions démesurées de certains leaders africains agissant au nom d'intérêts obscurs étrangers et/ou locaux les entraînent très souvent dans une entreprise d’extermination de leurs propres peuples, peuples dont ils n’ont pas honte, par ailleurs, de se proclamer les " sauveurs " et les "libérateurs" comme ce fut le cas au Rwanda.
4. Le projet sinistre d’édification en Afrique de l’Est d’un grand empire "nilotique" lui-même placé sous protection d’un méga empire anglo-saxon qui finirait par couvrir tout le continent africain explique en bonne partie les conflits fratricides qui endeuillent l’Afrique au quotidien, avec leur cohorte de crimes contre la paix, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocide.
5. Dans pareilles circonstances, il nous semble urgent et légitime de s’interroger quant aux intentions réelles ou cachées, aux objectifs avoués ou inavouables, de la part de certains gouvernements dont celui du Rwanda, par rapport à leurs contributions multiformes aux missions de paix placées sous l’égide de l’ONU et/ou de l’Union Africaine comme actuellement au Darfour alors que leur collaboration avec la SPLA et donc leur absence de neutralité vis-à-vis de l'autre belligérant soudanais remonte de longue date.
6. Avant de prétendre stabiliser le Soudan ou un quelconque autre pays africain, le Rwanda devrait, au préalable, balayer devant sa propre maison. Bien plus que le général Karenzi Karake dont le rôle dans les massacres est assez bien connu, le général Paul Kagame doit tout d’abord avoir le courage de faire face à ses très lourdes responsabilité s dans le génocide rwandais dont la réécriture paraît dorénavant inévitable.
7. Quant à l’ONU, à l’Union Africaine et particulièrement aux Etats-Unis d’Amérique et au Royaume-Uni dont le rôle est, jusqu'à ce jour, largement sous-estimé dans le génocide rwandais et ses conséquences fort dévastatrices notamment en RDC, leur crédibilité pourrait être sérieusement compromise dans le cadre des tentatives de paix actuellement engagées au Soudan.
8. Enfin au peuple rwandais dans toutes ses composantes et, par-delà les divisions et déchirures savamment provoquées et cyniquement entretenues par une dictature impitoyable qui se nourrit de l’état de guerre permanent, nous lançons un appel pressant pour que, désormais, comme une seule et même personne, tous nos concitoyens se lèvent pour abattre le mur de séparation élevé entre eux par des dirigeants indignes et sans le moindre scrupule.
Fait à Bruxelles, le 21 Août 2007
Pour le Partenariat- Intwari
Déogratias Mushayidi(Sé)
Secrétaire Général & Porte-parole